Le 18 Décembre, St Sophia's Collège

Cher Journal,

Ce que j'écris en toi aujourd'hui, n'a rien de singulier. Quoi qu'il y a plus dépaysant comme histoire, mais cette histoire-là est vraie. L'Histoire commence toujours de la même façon, avec deux parents qui s'aiment et de l'argent. Pourtant, mes parents à moi n'avaient ni l'un, ni l'autre : Ma mère biologique était tombée enceinte par soi-disant « erreur » alors qu'elle n'avait que seize ans et aucun moyen de me promettre un avenir quelque peu que convenable ; Mon père quant à lui, n'avait eu aucun intérêt à connaitre mon existence, il ne prit donc pas la peine de le faire, abandonnant ma mère à son triste sort. L'histoire a donc commencé de la façon la plus banale qui soit : une naissance. Il régnait un froid glacial et mordant. La neige tombait depuis plus d'une semaine sans interruption, quand des cris percèrent la quiétude de la nuit dans une petite maison de la campagne d'Oxford. Contrairement aux autres mères, à peine née la mienne me mis avec mon daemon dans un panier d'osier joliment tresser et s'en alla en direction d'Oxford. Ma vie avec elle ne fut pas vraiment rocambolesque. Il faut dire aussi qu'elle s'est retrouvée sacrément écourtée. Néanmoins, même si ma mère biologique n'avait aucune place dans l'Histoire, la famille qui allaient après être la mienne, elle, en avait une immense. A Oxford, ma mère me déposa dans l'orphelinat de la ville et rédigeât une lettre à mon attention me racontant pourquoi elle m'avait abandonné :

« Oxford, le jour de ta naissance.

Ma chère enfant,

Si tu es aujourd'hui capable de lire cette lettre, tu es donc aussi en pouvoir de la comprendre aisément. Si je t'ai dépos en ce 18 décembre à l'Orphelinat d'Oxford. Ce n'est absolument pas parce que je ne veux pas de toi, non, ne pense pas ça, ne pense jamais ça. Il en est juste que j'ai en ce jour seize ans et onze mois et qu'en tant que mère, même mineur, je ne veux que ton bien. Je veux qu'au lieu de devenir une de ces enfants des rues, tu deviennes quelqu'un de bien et que tu aies des parents aimants, pouvant t'offrir tout ce que je ne t'offrirais jamais. Je veux aussi que tu saches, que je t'ai nommée Bluebell, cherche un jour ce qu'est une Bluebell et compare-la à la couleur de tes yeux, tout de suite tu comprendras pourquoi. Tu es sûrement le bijou le plus précieux du monde et je suis fière et heureuse de pouvoir en jouir pleinement chaque jour. Sache que ta présence est constante dans mon coeur et dans ma tête. Tu es mon modèle de perfection et je tenais à honorer la grâce, la bonté, la force, le courage et tout l'amour que tu m'apportes en silence. Je me rends bien compte que les temps ne sont pas toujours faciles et qu'il faut savoir garder la tête haute et ne jamais baisser les bras. Pour l'instant, et chaque jour qui se passera loin de toi, je souhaite que tu sois heureuse, que tu arrives à trouver le bonheur. Ne garde pas toute la haine que tu as en toi. Garde dans ta tête et dans ton coeur l'image de ta maman qui t'envoie mille baisers comme le fait surement ta mère adoptive. Dans la pensée et dans ton coeur, je serais toujours, toute ma vie, auprès de toi. Rien ni personne ne pourra m'enlever l'image de ma petite Bluebell que j'ai bercée dans mes bras. Mais à l'heure actuelle, je vais t'aimer comme je t'ai toujours aimé, sois en sûre, mais de très loin. Sache que tu resteras ma première fille, ma première joie de mettre au monde un enfant et je te souhaite d'être très heureuse dans ta vie future. La vie nous a coupé l’une de l’autre sans que je le veuille. J’espère qu’un jour elle nous réunira.
Je t’embrasse très fort, ta mére.

PS : En parallèle, j’ai écrit une lettre à tes futurs parents ; j’espère qu’ils ont gardé le choix du nom de ton daemon : Arvëlon. »

Cette lettre et le prénom de mon daemon, sont les seules choses qu’il me reste d’elle. Quelques semaines après mon premier jour à l’Orphelinat, un couple vient pour m’adopter, après être venu me visiter plusieurs fois. Ma nouvelle mère s'appelait Mariana Corbin et était anglaise, duchesse d’un petit comté peu connu. Son arrière-grand-mère paternelle s'appelait Sawyer, il fut donc décidé que mon nom changerait que je m’appellerais comme cet ancêtre. Mon nouveau père, quant à lui était scientifique et spécialisé en l’étude de l’homme et du daemon pour le Magisterium. Ainsi une nouvelle vie naquit sous le nom de : Sawyer Corbin, Hartmann de père.

Je grandis à Oxford et eut l'enfance la plus heureuse du monde. Mes parents me donnaient tout leur amour, ainsi qu'une excellente éducation : langues vivantes et mortes, arts de la danse, du chant et de l’histoire, théologie, mais ce que je préférais, c’était les cours de l'escrime même si Arvëlon se plaignait souvent du fait que ce n’est pas un sport convenable pour une jeune fille, tout comme l’équitation. Mais m’évader du manoir était l’activité que je préférais d’entre toutes et puis avec un daemon légèrement psychorigide et paranoïaque, il est simple de connaitre le danger. Je me moque de lui, mais il est surtout méfiant et sage ; le contraire de son humaine entre autre, car je suis plus rebelle et aventurière ; ce qui est plutôt normal entre nous, car comme dit mon père, chez le daemon et l'humain chacun équilibre l'autre.

En somme, j’ai été élevée à l'égal des princes et princesses. Pourtant, je savais bien que le monde existait en dehors de ce cercle fermé. Mes quinze premières années d'existence se passèrent dans le bonheur le plus total. Avec une famille unie et aimante, de merveilleux voyages à l'étranger... Une vie des plus parfaites. Et puis j'ai eu seize ans, jour où Arvëlon se stabilisa pour devenir un Harfang des neiges. Rien, a priori, n'aurait pu prévoir que ma vie si douce allait brusquement m’être arrachée. Mais ma mère se mit en tête qu’il fallait penser à mon avenir, maintenant que mon daemon était stable et que j’étais une jeune femme. Mariana voulait que sa fille soit un bon parti pour un mari du même titre qu’elle. Et moi dans tout ça ? Si je n’ai pas envie de me marier à un vieil aristocrate ? Si je n’ai pas envie de me marier tout court ? Moi, je veux visiter le monde ! Mais ça, elle n’en n’avait rien faire. C’est pourquoi elle m’a envoyé à Sainte Sophie, le pensionnat pour jeune filles d’Oxford. Je n’ai rien à y faire. J’ai l’air d’une tâche parmi toutes ces petites snobs bien élevées. Arvëlon me dit de ne pas m’en faire, que c’est pour mon bien, mais je vois bien qu’à lui aussi, ça lui tape sur les nerfs. C’est pourquoi bien souvent, je m’échappe et part dans Oxford à mes risques et périls. Arvëlon, me fait souvent, mais surement la morale là-dessus : comme quoi quand je me prends des coups à mon retour, lui aussi souffre... et toutes ces choses qui malheureusement pour lui, n’arriveront jamais à me faire revenir en arrière même si je ne supporte pas le voir souffrir par ma faute ! Que voulez-vous que je fasse ? si les derniers temps manquent de libertés ce n’est en aucun cas ma faute et puis, il est rare que je me fasse prendre !

Sawyer ou Bluebell.