Cimetière marin • Le port de Cittagàzze donne sur une baie plutôt abritée, et de nombreux vaisseaux sont amarrés aux pontons. Quelques fois, certaines barques quittent les quais et s'avancent sur le turquoise de la mer intérieure. Cependant, les gros navires n'ont pas quitté le ponton depuis un certain temps.

Point de repère maritime • Chaque nuit, le phare de Cittagàzze continue d'éclairer la côte et les fonds marins. La lanterne rouge reconnaissable est devenue plus faible au fil des années, mais aucun des enfants n'est capable de lui redonner tout son éclat d'antan. De là haut, le jour, certains guettent les navires des enfants pêcheurs. Reste que ça n'est pas le point d'observation le plus haut de la ville.

Atteindre les cieux • On appelle Torre degli Angeli la plus haute tour de Cittagàzze. C'est là, d'après la légende, que des philosophes qui y vivaient ont forgé le Poignard Subtil. Le Poignard ne s'y trouve plus depuis des siècles, et les esprits des philosophes ont été aspirés par les spectres. De cette tour, on voit l'ensemble de la ville, le port et l'horizon maritime. On dit aussi qu'au coucher du soleil, on peut voir d'autres mondes à la surface de l'eau.

Miasmes et jonquilles • Les rues de Cittagàzze respiraient la joie de vivre et le poisson frais il y a une dizaine d'années. Maintenant, elles sentent plutôt les excréments vu que la municipalité ne nettoie plus vraiment les rues (chose normale puisque les adultes responsables n'exercent plus).

Vétuste édifice • La Mairie de Cittagàzze est devenu un bâtiment qui tombe en ruines. Il y a dix ans de cela, il fallait faire des travaux, mais ces travaux n'ont jamais été faits et l'ensemble de l'édifice menace de s'effondrer d'un coup. Ceci n'empêche absolument pas la bande de gamins dominante d'avoir fait de la mairie leur QG.

Sainte fraicheur • Érigée à la gloire d'un saint patron des marins, l'église de Cittagàzze est un repère pour les enfants solitaires. Calme et fraîche, elle abrite tous ceux que la chaleur méditerranéenne épuise. Les cloches n'ont pas sonné depuis des années, et le clocher est le repère de fantômes, d'après les contes que se racontent les enfants.

Royaume des pique-assiettes • Ce bâtiment en ruines était autrefois un temple de victuailles, où s'alignaient des rayons entiers de boîtes de conserves, de briques de jus de fruits, de paquets de riz. De toutes ces denrées alimentaires, il ne reste plus grand chose : les enfants laissés à eux-mêmes n'ont pas pensé à la nécessité de conserver des réserves, et se sont jetés dessus sans attendre. Désormais, les néons clignotent au dessus de rayons vides et d'allées envahies par les cafards et les souris.

Ténèbres pestilentielles • Peuplés de rats et d'araignées, les égouts de Cittagàzze se déversent directement à la sortie du port. Lavés régulièrement par les averses orageuses, ils gardent toutefois une odeur de pourriture très forte. Autrefois, c'était là que les miséreux se réfugiaient en temps d'épidémie. Depuis, on raconte que les fantômes hantent l'endroit, ce qui n'a jamais été prouvé.

Dans la forêt profonde… • Un chemin mal entretenu et envahi de broussailles relie Cittagàzze et Portosanto. Curieusement, il semblerait que ce soit un des rares endroits où on risque moins de croiser les spectres, centralisés dans les villes portuaires. Cependant, c'est aussi un lieu où l'on peut se faire attaquer par des hordes de gamins, ou par un spectre errant. Prudence est donc requise.

Vogue l'âme • Quelques rares enfants ont le courage de prendre un rafiot et de naviguer sur la mer intérieure. Certains se sont faits pêcheurs autodidactes, et ont manqué parfois de passer par dessus bord. Généralement, la mer est calme, et ont raconte qu'on a pu voir des sirènes nager sous la surface lisse et l'onde, aux heures où la lune devient la seule source de lumière.