ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE DANS L'HIVER PERPÉTUEL

La géopolitique de ce monde se résume par une superposition d'échelons. Au niveau national, on trouve de grands empires, qui se partagent le globe et les continents. Plus bas, les capitales et les grandes villes contrôlent des aires d'influence plus ou moins importantes. Enfin, il ne faut pas oublier que certaines populations sont à l'écart et vivent en communautés relativement fermées : les Gitans, les Sorcières et les Ours en Armure sont de ce genre.

Les grands empires et les villes principales

L’Europe est divisée par quatre empires qui se partagent le territoire. Continuellement en conflit, ces empires ne recherchent qu’une seule chose : s’agrandir. La population en a souffert et une paix plus que précaire s’est enfin installée sur l’Europe. Mais durera-t-elle ? Les empires empiètent sur les mêmes colonies, désirent les mêmes richesses. L’espoir d’une paix durable sera-t-il assez fort pour freiner leur quête de pouvoir ou de vengeance ?

Le plus important des quatre empires et celui de la Bulgarie. L’empire bulgare a l’armée qui a gagné le plus de territoire et le plus rapidement. À lui seul, il a réussi à conquérir la Russie et une bonne partie de l’Asie. Relativement nouvelle, cette force à bien décidé de faire de lui un des empires les plus étendue sur la surface du globe et ses nouvelles conquêtes ne cesse de s’agrandir. La ville la plus influente de son empire est Sofia. Son économie est en pleine expansion. La ville n’a jamais été aussi prospère et les habitants n’ont pas peur d’abuser des bonnes choses, peut-être trop même. On ne la surnomme pas la ville de la débauche pour rien. Depuis que l’empire Bulgare a conquis la Russie, Moscou est devenue la ville la plus importante pour l’armée, utilisée uniquement à des fins militaires. La population est brutalisée par les soldats et il ne fait pas bon vivre là-bas. La troisième ville la plus importante de l’empire Bulgare est Hong Kong. Ville du mystère et de l’exotisme, cette ville n’est plus accessible depuis que la Bulgarie a décidé d’y fermer les frontières pour des raisons qui sont restées secrètes. Il n’y a que quelques gitans qui sont acceptés, pour y faire le commerce.
L’armée bulgare a conquis énormément de territoires extrêmement rapidement. Cette nouvelle gloire sera-t-elle éphémère, ou la Bulgarie réussira-t-elle à affirmer son autorité partout où elle passe ?

Anciennement prestigieux, le Royaume de France n’est plus que l’ombre de ce qu’il était autrefois. Respecté et prospère, aujourd’hui ce n’est plus qu’un tas de cendres avec une population que ne souhaite qu’une chose : que toutes ces guerres cessent enfin. La France a perdu une bonne partie de ses colonies aux mains des Bulgares, perdant ainsi une bonne partie de ses ressources. Il faut se le dire, la France va mal. Le pays traverse l’une des plus grosses crises économiques jamais vécu jusqu'alors. Les Français ont décidé de prendre les choses en main en guillotinant l’ancien roi. Aujourd’hui, c’est le cousin du défunt qui a repris les reines et il désire rendre l’ancienne gloire au Royaume de France. Paris ne s’est pas encore remis de ses dernières défaites que le nouveau roi souhaite déjà repartir en guerre. Malgré les anciennes alliances de paix, le roi ne désire qu’attaquer la Britannie, leur ennemie de toujours. Malgré tout, le roi tente de remettre sur pieds l’économie de France du mieux qu’il le peut avant de se lancer dans des combats qu’il sait perdus d’avance. Le royaume de France ne représente aucune menace pour personne et partir immédiatement en guerre serait de la folie. Le roi patiente, attendant que son heure vienne pour renverser le royaume de la Britannie une bonne fois pour toutes.

Le royaume de la Britannie est peut-être l’empire le plus ancien. Dirigé par la famille Powell depuis la mort du dernier roi en 1756, la Britannie est plus que prospère. Les traités de paix qu’ils ont signés avec l’empire Bulgare leur assurent une certaine stabilité. Grâce à leurs nombreuses colonies étendues un peu partout en Europe, il y a un contrôle non négligeable des ressources financière et des matières premières. Le roi de la Britannie, Tristan XIV, n'est pas un meilleur roi que ses ancêtres, seulement coup de chance, le traité qu'il a passé avec les Bulgares et la chute de la France leur assure le rapatriement des troupes sur le continent. L'argent que le roi n'a plus à dépenser à nourrir ces troupes, c'est la population qui en profite. Faisant construire le collège St Sophie, le roi dépasse les idées de son temps et permets alors aux femmes d'avoir une scolarité plus élevée qu'ailleurs en Europe. La population mange à sa faim, mais les inégalités sociales ne font que s'élargir. Les pauvres se font de plus en plus nombreux, alors que les riches ne font que profiter des travailleurs bon marché qui courent les rues. De plus, le Magisterium tente d'étendre son pouvoir sur la sphère politique en tentant d'instaurer leur propre système auprès du roi.

Londres, capitale de la Britannie est une ville prospère où l'architecture moderne chevauche les bâtiments historiques. Bien que la Britannie soit toujours en paix, il n'est pas rare de voir plusieurs bataillons de l'armée défiler dans les rues. Le roi veut à tout prix garder son armée active, prête à la moindre guerre. La population ne s'en fait pas outre mesure, ces parades sont maintenant chose courante. Londres est extrêmement peuplée et les habitants commencent tranquillement à s'entasser les uns sur les autres. L'air est souvent pollué par les nouvelles usines qui commencent tout juste à faire leur apparition. Les plus riches s'éloignent tranquillement des zones industrialisées pour s’installer dans les petites banlieues en périphérie de la ville.

L'Espagne est une colonie anglaise, exploitée principalement pour son argent que la Britannie exporte jusqu'à la métropole. L'Espagne est anglaise depuis plus de 100 ans et ces dernières années, de fortes idées séparatistes ont ébranlé la colonie. Des petits groupes de rebelles commencent à se former tranquillement, tentant d'attaquer les représentants du roi. Barcelone est la ville la plus connue de la colonie, réputée pour la mafia qui y est très répandue. Barcelone est totalement différente le jour ou la nuit. Très touristique le jour, accueillante et chaleureuse, il n'y a aucun danger à s'y promener. Lorsque la nuit tombe, cela est une tout autre affaire. Le gangstérisme est très présent et mieux ne pas se promener seul le soir au risque de se faire attaquer ou de se faire voler.

La Scandinavie est elle aussi une colonie du royaume de Britannie. Satisfaits de leur sort, les pays scandinaves sont heureux de faire parti du royaume de la Britannie. Leur colonies sont prospères et n'ont encore jamais manqué de quelque chose. Helsinki est le port le plus important de la Scandinavie et c'est par là que tout les échanges entre les autre empire et la métropole se font.

L'empire germanique n'occupe qu'une place mineure dans la politique de l'Hiver Perpétuel, alors que celui-ci est stratégiquement situé entre l'empire français et l'empire bulgare. Plus pacifiste que ses confrères, ses habitants vivent dans un confort certain et ils se soucient peu de ce que les autres font de leur côté. Ils sont tout de même courtisés de toutes parts, pour un jour peut-être être absorbés dans un des empires voisins, mais ils résistent et tiennent à garder leur indépendance. Ce n'est alors qu'une question de temps avant que la patience es autres s'échauffent et qu'ils décident de conquérir la paisible Germanie par la force.

Les Gitans et les Ours en Armure, éparpillés mais soudés

Les Gitans et les Ours en armure sont terriblement différents, sauf lorsqu'il s'agit de l'organisation de leur communauté. Là seulement, on peut tirer des généralités. Leurs traditions sont semblables : différents groupes, éparpillés dans la nature ou les villes, mais un seul véritable foyer (Svalbard pour les ours en Armure, les Fens pour les gitans) et un seul roi, qui dirige l'ensemble de la nation ourse ou gitane.

Les Ours en Armure
La plupart d'entre eux se trouve à Svalbard, à la cour du Roi des Panserbjørne. Ce roi est le fils du roi précédent, ou son neveu, et ainsi de suite. Lorsqu'une lignée s'éteint, on procède à une nouvelle élection. Ou à un duel entre les prétendants au trône, afin de déterminer par la force quel Ours en Armure dirigera le reste de son peuple. Il existe bien sûr des éléments solitaires, mais même eux connaissent le nom de leur roi (ou de leur reine), et sont attentifs à l'appel du souverain.

Les Gitans
Divisés en six grandes familles, dont les chefs forment le grand Conseil, ils sont soumis entièrement et inconditionnellement au Roi des Gitans de l'ouest (Baro Shero dans le dialecte du Fens), celui qu'on appelle Lord John Faa. Ils sont généralement dispersés dans toute l'Europe, mais se retrouvent à l'occasion dans les Fens de Norfolk ou dans les foires du printemps et de l'automne. C'est une communauté où les gens sont profondément soudés les uns aux autres. Ils se connaissent tous, plus ou moins bien, au moins de nom pour la plupart, et lorsqu'ils s'adressent les uns aux autres, c'est souvent en s'appelant "cousin". Les voyages qu'ils entreprennent sur les voies navigables les font se croiser régulièrement, ce qui explique qu'ils restent en contact facilement.

Ils ont souvent des démêlés avec les habitants terrestres des lieux qu'ils traversent, ceux-ci les voyant comme des agents du Malin (au pire), ou comme des voleurs et des criminels. Cependant, ces marins hors-pair vivent du commerce, signe qu'ils ne sont tout de même pas des parias.

Sous l'autorité de Lord Faa, se distinguent six grandes familles de gitans. À vrai dire, ce ne sont pas exactement des familles au sens généalogique, puisque tous les membres n'ont pas forcément un lien sanguin entre eux, mais ces grandes familles regroupent plusieurs familles plus réduites. Les chefs de ces six familles sont Nicholas Rokeby, Adam Stefanski, Roger Van Poppel, Simon Hartmann, Icabod de Ruyter et Michael Canzona. Ces six hommes siègent au grand conseil avec Lord Faa, et leurs décisions affectent chacune de leur famille.

Les clans des sorcières

Les différents clans et les rivalités
La société des sorcières est organisée en différents clans, qui prennent leur nom du lieu où elles sont regroupées. Entre alliances et affrontements, les clans des sorcières ne sont pas vraiment de doux repos. Les rancunes sont vieilles et tenaces, notamment parce que les sorcières vivent longtemps et ont une bonne mémoire. Il est dit qu'au tout début, il n'y avait qu'un seul et même clan, mais que de scission en scission, il y en a désormais dix : le clan des sorcières du Lac Enara, celui du Lac Lubana, celui des sorcières de Keitele, celui du Lac Visha, celui du Lac Umalese, celui de Tikshozero, celui de Navia, celui de Taymyr, celui du Lac Lagoda et celui de Miekojarvi. Chacun de ces clans est dirigé par une reine sorcière, repérable parmi ses consœurs par une couronne tressée. Cette femme est l'héritière et la descendante de la première reine du clan qu'elle dirige.

Le clan des sorcières de Keitele est un des premiers clans, ainsi que celui de Navia : la première scission eut lieu entre les deux, lorsque Sita Absalmine préféra vivre seule et libre et quitta le clan unique ancestral. Puis d'autres départs formèrent les autres clans. Certains s'opposèrent, comme les sorcières de Tikshorzero qui sous l'impulsion de leur reine partirent presque immédiatement en guerre contre les sorcières de Miekojarvi.

Si les rancunes sont longues à être oubliées et que la hache de guerre une fois déterrée a rarement été de nouveau enterrée, les sorcières savent mettre leurs différends de côté lorsqu'il s'agit d'affronter un ennemi commun. En effet, presque tous les clans de sorcières se réunissent contre l'Église. Les sorcières de Taymyr cependant ont rallié les rangs de l'Église, et agissent étroitement en coopération avec le Magisterium.

Organisation interne d'un clan
Comme dit plus haut, les clans sont dirigés par des reines sorcières, qui sont généralement les filles des précédentes reines. Cependant, il ne faut pas s'imaginer que la hiérarchie est stricte, et que la reine se fait appeler "Votre Majesté", et que ses filles sont des "princesses". Cette vision glamour de la royauté n'a pas lieu d'être au sein de la communauté sorcière. Dans un clan, les sorcières sont toutes égales entre elles : la reine est confirmée dans son rôle de dirigeante par une élection tacite au sein du clan. Lors des débats, toutes les sorcières ont le droit d'exprimer leur opinion, et ce n'est qu'en ayant entendu tout le monde que la reine du clan prendra sa décision finale.

De même, il n'y a pas de palais, pas de bonne, pas de gardes, rien de tout cela. La vie d'une fille de reine de clan est tout aussi normale que celle d'une sorcière lambda, elle suit les mêmes épreuves, doit faire face aux mêmes problèmes d'attachement, et n'est pas traitée avec des égards particuliers, loin de là. Cette différence fondamentale entre la royauté humaine et la place de reine d'un clan de sorcière est sans doute symbolisée par ce qui sert de "couronne" aux sorcières : une couronne de fleurs tressées, qui permet simplement d'identifier la reine et de ne pas commettre d'impairs. Mais sinon, la reine du clan est une sorcière comme les autres, même s'il lui incombe un peu plus de respecter les traditions et d'assurer la sécurité de son clan.

ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE DE ODIN

Odin est un monde vaste, peuplé de nombres de civilisations différentes, et de peuples étrangement similaires au fond. Avant de parler de ce grand amas de ruines, puis de cette reconstruction politique et démographique, faisons un peu d'histoire, vous voulez bien?

Deux guerres et des millions de victimes.
La plupart des populations seront éternellement touchées par les deux guerres opposant symboliquement la France et l'Allemagne, puis d'autres pays. Tout ce qu'il en revient est un amas conséquent de victimes et une multitude de problèmes. Qu'ils soient économiques, territoriaux, politiques ou démographiques, la situation d'Odin est devenue critique après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. D'une démocratie branlante, les régimes totalitaires sont apparus, pour se faire évincer par un retour à la paix, et par conséquent, un retour à une démocratie.

Une situation de stabilité
Si les débuts furent hasardeux, durs, voir chaotiques, Odin a su se montrer fort en stabilisant sa situation en deux temps. D'abord, l’éviction totale de toutes les dictatures et autres autocraties bien nommées. Les chefs politiques de ces régimes totalitaires furent évincés après la fin de la guerre, puis remplacés par une démocratie qui mit, bien évidemment, quelques années à se mettre en place. Si la situation économique fut très chaotique, voire catastrophique pour certains pays sortant de la guerre, la situation politique fut moins hasardeuse. Les dictateurs évincés, des démocraties se formèrent, pour laisser place à des régimes unitaires prônant la liberté et l'égalité de tous. Les valeurs les plus fondamentales de l'homme furent remises à l'ordre du jour et les démocraties perdurent depuis désormais une quinzaine d'années dans un calme assez relatif.

L'URSS, un pays changeant
Si la plupart des pays tentent de se reconstruire, avec les moyens du bord, après la Guerre, l'URSS, monstre planétaire, tente elle d'asseoir son pouvoir. Si les autres régimes totalitaires sont désormais vaincus et se partagent la défaite, la Russie prend partie de cette défaite, mais reste toujours la même. Après avoir eu à sa tête le communiste Joseph Staline jusqu'en 1953 (date de sa mort), elle se bat désormais sous l'autorité de Konstantin Tchernenko contre un ennemi qui était jadis un ami pour garder à flot son pouvoir, les États-Unis. En 1984, année actuelle, tout va mal. Une crise économique et sociale s'abat sur l'URSS. C'est le début d'une horreur sans fin pour les Russes. De plus, l'URSS est pointée du doigt pour sa trop grande production d'armes nucléaires.

La Reine, image de puissance
S'il existe un symbole de puissance, un pays faisant la fierté de Odin, c'est bien le Royaume-Uni. Véritable puissance politique et sociale, le Royaume-Uni puise sa force dans son système politique réunissant la Reine, au pouvoir depuis bien longtemps, et un Premier Ministre qui change fréquemment. La Reine est au pouvoir depuis 1952. Elle a donc du essuyer plusieurs crises majeures du continent, et son peuple n'en est ressorti, à son grand plaisir, que plus fort. Véritable chef de l'Etat, en plus de conseiller d'une main habile ses Ministres, la Reine sait travailler à la racine même du problème. Au pouvoir depuis un nombre conséquent d'années, elle sait faire avec la politique et dirige donc ses Ministres dans l'espoir qu'ils fassent encore mieux que le précédent et que des crises majeures ne viennent pas ternir sa contrée, ni Odin lui-même. Elle est également chef de nombres d'Etats accolés au Royaume-Uni et reste donc la puissance royale et politique majeure du continent. Véritable icône, quoique parfois moquée - tout le monde se rappelle du single phare des Sex Pistols de 1977, God Save The Queen, qui n'avait été reçu du meilleur oeil du côté de la monarchie, la Reine reste quelqu'un de droit, quelques fois vieux jeu, voire old-school, mais qui fait toujours ce qu'il faut pour rétablir ce qui est dans son esprit, l'ordre.

Nigellus Woodward, premier ministre.
Deuxième grosse tête du gouvernement, après la reine. Nigellus Woodward, depuis son premier mandat, fait équipe avec la Reine, pour maintenir l'ordre et la paix aussi bien politique qu'économique. Depuis la première élection, la politique de Nigellus fut assez appréciée, autant en terme d'économies que de politique intérieure et extérieure. Le premier Ministre est l'image officielle du Royaume Uni. Il est celui qui représente la Reine lors des voyages extérieurs, et lors des grands discours politiques. Sa politique est toujours foncièrement inspirée des conseils de la Reine.

ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE SUR LA CÔTE ENSOLEILLÉE

Comme dit précédemment dans la présentation générale du monde, ce monde est presque entièrement peuplé par des enfants. Laissés à eux-mêmes après la perte d'intérêt de leurs parents, les enfants ont eu tendance à imiter des structures qu'ils connaissaient car mises en place par leurs parents. Les villes portuaires ont été coupées les unes des autres, les enfants ne pouvant plus assurer la communication si vivace. Alors qu'auparavant, il y avait une coopération entre les ports, désormais les seules unités politiques sont des bandes d'enfants, qui diffèrent selon les villes. À Cittagàzze, où se situe notre histoire, il existe deux bandes principales, trois bandes mineures, et quelques éléments solitaires et indépendants qui sont souvent attaqués par les spectres car approchant de la puberté.

Deux bandes principales : les Enfants de la Tour & les Enfants Perdus
Les deux bandes majeures sont en conflit constant et en vendetta permanente. Les raisons de cette guerre d'enfants sont ancestrales : les enfants n'ont en fait d'héritage que leur nom, des histoires floues, une haine centenaire qu'ils ne peuvent entièrement expliquer . Le climat à Cittagàzze est encore plus tendu depuis l'apparition des spectres et la disparition des parents. Auparavant, c'était les adultes qui se menaient une guerre sans merci, œil pour œil, dent pour dent, et les rues de la ville étaient dangereuses si on appartenait à l'un des deux clans principaux. Les Falcone et les Riina s'en sont toujours voulu, sans qu'on ne se souvienne pourquoi. De père en fils, de mère en fille, cette haine s'est diffusée jusqu'aux plus jeunes de la société, et laissés à eux-mêmes les enfants reprennent les habitudes parentales. Ainsi, il est logique que ces deux bandes aient pour bases des bâtiments assez éloignés l'un de l'autre. La première a élu domicile dans la Torre degli Angeli (la Tour des Anges), qui est la plus haute tour jamais construite dans la ville, là-même où on a forgé le Poignard Subtil. Cette bande se fait appeler les "Enfants de la Tour". Quant à l'autre, celle des Riina, elle a élu domicile dans la Mairie et se fait appeler la bande des "Enfants Perdus".

Précisions sur les Enfants de la Tour
Les enfants qui composent cette bande sont issus des familles Falcone, Terranova, Chinnici, Borsellino, Buscetta et Gravano (ainsi que d'autres secondaires). Leurs parents étaient tous redevants à l'égard des Falcone, qui représentaient la Justice à Cittagàzze. Les enfants, logiquement, ont encore des services à rendre et se tiennent à la disposition des enfants Falcone. Les chefs de cette bande sont les deux faux-jumeaux Falcone, Cesare et Clementina, âgés de onze ans. Si Cesare est réservé, calculateur et plutôt secret, Clementina est extravertie et relativement bruyante. Ils sont en tout cas assez aimés de leurs camarades, et se serrent les coudes. Ils se sont retranchés dans la Tour des Anges pour une raison assez logique : de là, ils peuvent guetter une possible arrivée et prévoir une attaque.

Précisions sur les Enfants Perdus
Les familles représentées dans cette bande sont celles des Riina, des Brusca, des Bontate, des Gelli, des Rizzuto, et des Baldassari. Petites frappes, caïds des rues, trafiquants de toutes sortes, tels étaient les parents de ces enfants. Au sommet de la pyramide, trônait les Riina, dont le chef de famille était devenu le maire de Cittagàzze après quelques tractations délicates. Tous les enfants de la bande ont respecté la hiérarchie et sont donc tous au service des descendants des Riina. Celle qui s'est récemment trouvée catapultée chef de la bande est une petite fille de huit ans, sale peste capricieuse répondant au doux nom de Divina Riina. La raison pour laquelle tout le monde la protège et obéit au moindre de ses ordre est la suivante : son frère aîné, Salvatore, le précédent chef de la bande, a fait jurer à tous les autres de protéger sa petite sœur. La menace était évidente : si ses ordres n'étaient pas respectés après son attaque et sa "disparition", il reviendrait et ferait payer aux traîtres d'avoir manqué à leur parole.

Trois bandes mineures : les Pêcheurs, les Chapardeurs et les Rêveurs
Les trois autres bandes mineures sont plutôt des petits groupuscules, qui se distinguent par leur comportement et leur fonction dans la ville.

Les Pêcheurs sont des enfants qui viennent de Portosanto : ils ont quitté leur ville natale à bord d'une embarcation, un beau matin, et sont arrivés à Cittagàzze où ils se sont installés. Ils troquent leur pêche contre d'autres denrées. Leur refuge est un hangar sur le port de Cittagàzze. Ils pêchent rarement de nuit, même lorsque la mer est lisse comme de l'huile : on leur a tellement raconté d'histoires pour faire peur aux enfants sur les sirènes qu'ils redoutent de tomber nez à nez avec elles. En vérité, ils ont sans doute plus peur des sirènes que des spectres. Ce sont de très bons marins, et sans doute sont-ils les seuls enfants de ce monde à pouvoir assurer la liaison entre Cittagàzze et d'autres ports. Reste qu'ils ne s'éloignent jamais trop longtemps de leur point d'ancrage, et que lorsque c'est le cas, on peut s'attendre à une mauvaise nouvelle. Ils entretiennent de bonnes relations avec les Falcone.

Les Chapardeurs sont une horde de gamins qui sont connus pour faire des razzias sur les magasins encore plus ou moins intacts et pour chaparder dans les réserves des autres. Sales, malodorants, ils parviennent quand même à entrer dans les quartiers généraux des autres et à les débarrasser de certaines denrées alimentaires. Ils font, eux aussi, du troc. Vivant dans les égouts, dont ils connaissent désormais parfaitement la géographie, ils peuvent atteindre n'importe quel endroit de la ville et du port. En déambulant et en faisant du repérage dans ces lieux-ci, ils ont découvert une fenêtre entre leur monde et un monde beaucoup plus froid et plus blanc. Ils en gardent jalousement l'entrée et le secret, conscients qu'ils ont en leur possession sans doute le seul moyen de s'en sortir face aux créatures invisibles qui les vident de leur essence. Ils sont en bons termes avec les Riina, mais peuvent changer de bord comme de chemise, selon le bon vouloir de leur chef, un petit sournois, moqueur, malin et retors qui se fait appeler "Il Ratto" (le rat).

Les Rêveurs enfin, sont des enfants qui se sont regroupés de façon non-violente. Leur seul point commun est l'espoir de trouver un moyen de s'évader de cette ville et de ce monde terrible. Leurs parents, grands frères et sœurs leur ont raconté des contes merveilleux sur d'autres mondes, pour leur donner justement cet espoir d'une vie meilleure et d'une possible survie. Ils discutent un peu avec tout le monde, et ont eu récemment vent de la découverte d'une fenêtre. Cependant, eux qui voudraient réussir à infiltrer ou amadouer les Chapardeurs pour avoir accès à la fenêtre ont un peu du mal, notamment parce qu'ils n'ont pas grand chose à donner en échange, à part des histoires féériques.

Les Indépendants
Ce n'est pas un groupe à proprement parler, loin de là. Ce sont en vérité des éléments indépendants les uns des autres, qui vivent à l'écart du reste des enfants. Ceux-là sont souvent proches de la puberté et préfèrent s'isoler dans l'espoir d'en réchapper, ou de ne pas représenter de menace pour leurs camarades. Ils vivent plutôt dans les bois, ou sur la côte, et restent à l'écart des villes. Ce sont les habitants les plus âgés de la Côte Ensoleillée, et cette maturité forcée les rend assez philosophes et résignés. Ils s'allient à ceux qu'ils veulent, n'ont pas de conscience de groupe, et sont très attentifs aux arrivées d'étrangers dans les parages.

Et les adultes dans tout ça ?
En réalité, il reste encore des adultes sur la Côte Ensoleillée. Planqués, en petits groupes qui ne dépassent pas la dizaine, ils restent tapis dans les forêts, à l'écart des villes grouillantes de spectres. Eux, ils le voient, et eux, ils ont peur comme jamais. Ils vivent comme ils peuvent, en petites communautés, dans des cabanes perchés dans les arbres, de cueillette et de chasse. Ils n'ont pas de leader reconnu, notamment parce qu'ils sont trop peu nombreux et qu'ils n'ont aucune idée de qui est encore en vie, ayant dû fuir les villes portuaires comme la peste. Ils ont même dû apprendre à vivre avec ceux qu'ils combattaient autrefois, avant que les spectres n'apparaissent et que les enfants deviennent les maîtres des villes.

ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE SUR LA PLAINE DES ASPHODÈLES

On pourrait croire que la mort a épargné la population des limbes, mais il n'en est rien. Les âmes des différentes créatures décédées sont plus souvent qu'autrement sous le joug de différents dictateurs, quand ce ne sont pas les harpies qui dominent. Les habitants, qu'ils apprécient ou non ce traitement, tentent de rester neutres et de ne pas se plaindre à voix haute, acceptant leur vie dans le ghetto et la destruction de tout ce qu'ils peuvent se souvenir d'heureux sans piper mot. Les heures de torture sont longues, quand on ne peut mourir une deuxième fois et que nos cauchemars et mensonges mille fois répétés sont les pires châtiments imaginables.

La tyrannie des harpies
Les harpies, gardiennes des Enfers, règnent d'une autorité toute puissante sur leur royaume et en ont même exilé les cerbères jusque dans les forêts décimées où ceux-ci n'ont plus aucun jappement à dire. Cruelles, méchantes et sans pitié, elles sont officieusement menées par Sakit, seule de ses sœurs à porter un nom sans pourtant savoir ce qu'il signifie. Avec elles, les jours et les nuits n,existent pas, puisqu'elles tourmentent les défunts de leurs cris et de leurs railleries jusqu'à ce que leurs âmes ne puissent trouver le sommeil. Pendant quelques années, elles ont vécu une instabilité politique troublante : le Clan des Douze avait réussi à prendre le pouvoir et c'est seul à l'aide d'un énième coup d'État qu'elles ont réussi à mettre Sakit à la tête de la Plaine. Comme vengeance de cette crapulerie qui leur a été fait, elles n'en sont que plus cruelles et ont décidé de faire payer tous les malavisés qui se mettraient en tête de s'allier aux Douze... ou de s'allier contre elles tout simplement.

Le Clan des Douze
Douze comme le nombre d'alliés qui forment cet étrange clan. S'ils se donnent des allures de révolutionnaires et prétendent chercher la libération du joug des harpies, les Douze sont toutefois bien loin du compte. Dictateurs, tyrans, oppresseurs de peuples, les Douze sont ces humains qui ont terrorisé de leur vivant et n'ont pas renoncé à leurs ambitions dans la mort. Menés par Carlomagno d'Espagne, ancien empereur et chef de guerre du Cinquecento, ils planifient de reprendre le trône que ce benêt d'Hitler n'a pas réussi à garder quand c'est lui qui l'a eu. Les Douze ont une hiérarchie très stricte et recrutent des sentinelles chargées soit de convaincre les habitants de se joindre à leurs idées, soit de traquer les révolutionnaires qui risqueraient de mettre leur plan à mal. Craints pour la majorité, ils vivent confortablement - pour des morts - et sont prêts à tout pour reprendre la place des harpies.

Les révolutionnaires
Dans le passé, ils ont soutenu les Douze dans leur entreprise pour détrôner les harpies, mais depuis, ils regrettent amèrement et ont même honte de leur geste. Sous le règne des Douze, la vie était encore plus dure et depuis que ceux-ci sont redevenus de simples morts, les harpies ont décidé de faire payer à tout le monde cet affront. Fatigués, usés, lassés, ils se sont repris en main et ont comme objectif d'au moins démanteler le Clan des Douze et de peut-être s'attaquer aux harpies dans le futur. Ceux connus des autorités et sentinelles douziennes se cachent, les autres œuvrent dans l'illégalité et la peur.

ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE DE LA TERRE DES OISEAUX

Dans ce monde pas toujours accueillant, les êtres humains ont fait le choix de se regrouper en clans, pour la plupart nomades. Ils se font plutôt discrets, pour ne pas attirer l'attention sur eux, et plusieurs règles non-écrites règnent entre eux. Ne jamais chasser sur les territoires des autres, être respectueux envers tous les membres du clan, ne jamais toucher aux oiseaux, s'incliner devant le chaman de chaque clan et tant d'autres spécificités qui ne seront jamais dites clairement. Quoiqu'il en soit, la grande majorité des clans sont chaleureux et ouverts aux étrangers et aux nouveaux arrivants.

Les Enfants de Numa
Les Enfants de Numa forment le principal clan sédentaire de la Terre des Oiseaux. Situé à l'orée de la forêt tropicale, entre les plaines et les hauts arbres, leur village abrite plus d'une centaine d'âmes et au moins le triple d'oiseaux de toutes les tailles. S'ils ont décidé de prendre racine à cet endroit, c'est tant parce que la rivière est à une distance raisonnable pour que les tualapi ne les attaquent pas que parce qu'ils peuvent ainsi profiter du juste milieu de la température. Un élevage de bovins est étroitement surveillé par les Enfants de Numa et ils cultivent quelques céréales, découvertes par le plus grand des hasards. Ce clan a été fondé à peine la vie humaine est-elle apparue en ce monde, lorsque le premier des hommes tua le premier des tigres de la Terre des Oiseaux. Numa, comme le tigre sacré, Numa, comme le nom du premier homme, Numa qui donna son nom à ceux qui étaient à ses côtés. L'épreuve initiatique de tous les jeunes garçons est la chasse au tigre, non pas pour le tuer, mais pour en ramener une dent qu'ils porteront ensuite en pendentif. Chasser pour prouver sa force et dompter le tigre sans le tuer. Leur chaman, le vénéré Sabio, est le plus vieil homme de ce monde.

Les Chasseurs noirs
Il ne fait jamais bon de croiser la route des Chasseurs noirs. Ce clan nomade, qui n'en est pas réellement un, a fort mauvaise réputation chez les peuplades de la Terre des Oiseaux. Solitaires et indépendants, les Chasseurs noirs n'ont jamais peur de piller les villages sédentaires, ou d'attaquer les clans nomades, pour voler leurs vivres. Ils chassent l'homme et non les bêtes, puisqu'ils en sont eux-mêmes. À leurs cous pendent des colliers de dents de tualapi, avertissement destiné à ceux qui osent s'opposer. Ils sont considérés comme un clan puisque à chaque cycle lunaire, lors de la pleine lune, ceux-ci se regroupent au pied du plus haut des arbres de la forêt tropicale pour y écouter les chants de leur chamane.

Nomades
La majorité des clans étant nomades, ceux-ci ne portent que rarement des noms. Ils se reconnaissent à leur langage et quelques fois à leur symbole, qui est le témoin de l'histoire du clan. Certains chassent des prédateurs dangereux, d'autres sont respectés pour leur lignée de chamans, ou pour leurs habits colorés qui les font ressembler à de magnifiques oiseaux. Les clans ne restent en place que le temps de quelques jours, parfois de quelques semaines si un endroit est particulièrement accueillant. En effet, les créatures sauvages mémorisent avec une précision folle l'emplacement des campements et changer régulièrement assure une certaine sécurité. Ce serait mentir de dire que les clan ne fuient pas les chasseurs noirs du même coup, mais ceux-ci sont considérés comme des prédateurs, au même titre que les tigres. L'entente entre les clans est généralement bonne seuls quelques-uns ne peuvent se côtoyer, gardant en mémoire de vieilles rancunes.

Précisions sur les Adar
Tous connaissent les excentriques Adar, dont les parures de plumes sont remarquables. Respectueux des oiseaux, comme la plupart des clans, ils honorent les dépouilles de leurs compagnons en les transformant en habits et bijoux qu'ils arborent avec fierté. Ils ne craignent pas d'attirer l'attention, ni les chasseurs noirs, puisqu'ils se considèrent protégés par les esprits des oiseaux dont ils portent les plumes. Ce clan est composé d'êtres chaleureux et souriants.

Précisions sur les Ovçu
Lorsque les animaux se font rares et distants, les Ovçu sont très appréciés. Leurs qualités de chasseurs et de pisteurs en font de précieux alliés, même si plusieurs se sentent inconfortables en leur présence. Chaque chasse victorieuse est honorée d'un tatouage sur leur corps et chaque homme, chaque femme, a le regard grave du prédateur. Ils n'en restent pas moins respectés par leurs pairs et sont des descendants de Numa. Ils ont simplement pris un chemin différent, soit celui qu'un réel chasseur aurait dû prendre selon eux.

Précisions sur les Drulla
Drulla et Adar ne font pas bons ménages. Ces premiers vivent dans les parties les plus humides de la forêt tropicales, au milieu des alligators et des moustiques, et de sombres rumeurs courent à leur sujet. Paraîtrait-il qu'ils possèdent d'étranges bâtons de tonnerre, volés à des voyageurs perdus, et même qu'ils tuent ceux qui mettent le pied sur leurs terres. Les autres clans les évitent sciemment, ne leur parlant que lorsque nécessaire, mais les Adar ne peuvent supporter les enfants des marécages qui se plaisent à tuer les oiseaux sans respect.

Précisions sur les Jua
Les Jua ne sont pas des humains nés sur la Terre des Oiseaux. Ce regroupement de voyageurs des autres mondes tente sans cesse de retrouver les fenêtres par lesquelles ils sont entrés, sans succès. Ils sont Espagnols, Anglais, Africains, médecins, missionnaires, chasseurs, et veulent à tout prix trouver une porte de sortie. Retrouver leur soleil. Seulement, le secret des fenêtres, seules les Filles de Yamini le possèdent, et en voir une est aussi difficile que réussir à obtenir son aide par la suite, par la force ou la douceur.

Les Filles de Yamini
Yamini. L'Ombre. La première fille de Yamini a été une femme chassée de son clan. Si les hommes sont tués lorsqu'ils outrepassent les lois, les femmes sont tout simplement laissées à elles-mêmes dans la nature. Ces femmes reniées trouvent toujours leurs congénères laissées de côté par leur clan et vivent ensemble, soudées comme des sœurs. Les membres des autres clans feignent de ne pas les voir quand elles apparaissent dans leur champ de vision, ne laissant parfois que des offrandes de nourriture certains soirs près des rivières. Fantômes égarés, mais bien vivants, témoins du monde, chaque Fille de Yamini a pour but d'accompagner les morts et d'aider les égarés à retrouver leur chemin, pour ensuite disparaître sans laisser de traces. Toute violence faite envers l'une d'elle est sévèrement punie, par la mort pour tous. Elles connaissent l'emplacement des fenêtres entre les mondes et les gardent attentivement.

ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE DANS LE CINQUECENTO

Situé dans une période équivalente à la Renaissance du Monde Moderne, le Cinquecento a toutefois connu une domination totale de l'Église et de la Monarchie sur toutes ses organisations, rendant ce monde beaucoup plus dur à vivre. L'opposition entre les Grandes Personnes et les Petites Personnes a également beaucoup influencé les moeurs, puisque les humains « normaux » ont toujours tenté d'éliminer les gallivespiens. Si leurs organisations sociales se ressemblent à certains points, on peut dire qu'elles restent différentes et teintées par leurs positions respectives dans la société. À Séville, ville la plus puissante de ce monde, plusieurs groupes sont formés selon leur puissance.

La monarchie des Grandes Personnes
Très dure et ayant un contrôle extrême, la monarchie en place n'a de royale que le titre. Plusieurs meurtres sont exécutés, entre les différents représentants et autres têtes couronnées, pour accéder à des postes hauts placés. C'est l'Empereur Guillermo qui règne sur tout l'empire européen, en plus de l'Espagne, et s'il voyage fréquemment dans les différents pays sous sa coupe, il reste la plupart du temps à Séville. Les différents monarques ont un penchant plutôt fort pour la guillotine et il n'est pas rare de voir plusieurs exécutions publiques dans la même journée. Ce monde extrêmement croyant semble dirigé par la monarchie, mais c'est en vérité le clergé qui tire les ficelles du monde politique. L'influence de l'Église est très forte et les différents représentants de celle-ci sont très respectés par la population. Ceux-ci sont éduqués, souvent riches, parfois corrompus, et il n'est pas rare de les compter dans les proches des monarques. Le pape Paul V est sur son trône religieux depuis maintenant deux ans et est vu comme aussi cruel, sinon plus, que l'Empereur lui-même.

La bourgeoisie est en majorité composée d'artistes, qui sont acclamés partout où ils passent. Musiciens, peintres, dessinateurs, architectes, ils sont tous aimés du public et des rois. Leurs œuvres parsèment les villes, en faisant de réels bijoux artistiques. Séville est le point culminant de cette beauté, ses bâtiments étant des prodiges architecturaux et ses décorations sans égal. Les artistes vivent donc dans une certaine richesse et n'hésitent pas à afficher leur opulence, tout en gardant en tête que trop d'avant-gardisme pourrait être rudement puni, tout comme la routine. Certains explorateurs ont également le privilège d'être dans cette classe sociale, tant qu'ils peuvent trouver de nouveaux territoires à asservir et des richesses à utiliser. Cette bourgeoisie clinquante s'oppose au peuple, qui englobe la majorité des habitants humains. Souvent pauvre, illettrée et malade, la plèbe du Cinquecento est le jouet de ceux qui la gouvernent. Les marchands sont plus riches, mais souvent crapuleux, les filles de mauvaise vie pullulent, ainsi que les maladies, et s'élever hors de cette masse est difficile.

Les Rebelles
Ce groupuscule ne porte pas de nom officiel, puisqu'il tente de faire parler de lui le moins possible. Les rebelles du Cinquecento est en réalité un regroupement de savants, explorateurs et chercheurs en tout genre qui ont souvent évité la décapitation pure et simple, ou qui ont volontairement caché leurs travaux pour ne pas connaître le même sort que leurs confrères. Menés par un certain Octavio Blanco, ceux-ci désirent renverser le clergé, qui est le véritable problème de la société. Les rebelles ont fait alliance avec divers groupes de gallivespiens, voyant en eux des alliés et non pas des créatures démoniaques, et ils amassent des informations sur leurs ennemis en élaborant tranquillement leur plan. Plusieurs voyageurs des autres mondes se joignent au groupe. Certains rebelles sont infiltrés dans les milieux artistiques, ou même au sein de l'Église, mais si l'un d'eux est découvert, la sentence sera mortelle sans aucun doute. Les membres de ce groupe ont un V, d'à peine un centimètre de hauteur et de largeur, de tatoué sur un endroit dissimulé de leur corps. V pour Vérité, V pour Voix, V pour cette révolution qui se trame doucement.

Les Clans des Petites Personnes
Les Gallivespiens vivent également sous une monarchie, mais celle-ci est loin d'être aussi corrompue que celle des Grandes Personnes. Leur sens de l'honneur est autrement plus haut et peu de complots s'organisent donc contre la couronne. Les titres d'honneur sont respectés et il n'est donc pas rare de croiser différents marquis, dames, sir et lady. Chaque clan possède un baron, sous la coupe d'un roi ou d'une reine selon le pays. La reine d'Espagne est Donna Esperanza Cortez, âgée de cinq ans, et est considérée par tous comme une bonne reine, capable de prendre de sages décisions et d'écouter tous ses sujets. Il existe autant de clans que d'espèces de libellules, donc des milliers, et tous ont des opinions très différentes qui entrent régulièrement en conflit. Les gallivespiens sont fiers, hautains et orgueilleux, et lorsque des clans sont en désaccord sur certains points, ils le sont pour plusieurs décennies, soit une éternité pour eux. En Espagne, les principaux clans sont les Sangre, aux libellules rouges, les Alma, aux libellules noires et blanches, les Bosque, aux libellules noires et agressives, et les Dolor, dont les libellules sont d'un jaune surprenant. Plusieurs autres existent, évidemment.

Précisions sur les Sangre
Bien que leurs libellules soient voyantes, elles sont rapides et peu bruyantes. Les membres du clan Sangre font souvent de redoutables espions, très doués pour se dissimuler, mais affirment aussi un entêtement remarquable qui pousse les défauts des gallivespiens à leur apogée. Plus portés à agir sans réfléchir que leurs confrères, ils sont surtout efficaces en duo avec un membre d'un autre clan, surtout si celui-ci est plus calme.

Précisions sur les Alma
Diplomates dans l'âme, les Alma comptent parmi leurs rangs des gallivespiens à l'ego moins gonflé et aux paroles habiles. Également plus pacifiques et à quelque part aimant oser, ce sont les seuls à s'être officiellement liés avec les rebelles, pour appuyer leurs idées. Malheureusement, tout cet art du verbe a pourri un peu les nobles Alma et la renommée de leurs libellules blanches et noires, et des éléments hypocrites s'y cachent.

Précisions sur les Bosque
Dans les forêts vivent les Bosque, un clan d'êtres physiquement solides et souvent psychologiquement farouches, peur portés aux mondanités. Leurs agressives libellules sont des tributs de leur caractère peu commode, mais une grande loyauté tient les gallivespiens ensembles. Plusieurs ont quitté le clan, mais il reste toujours un lien qui rattache les Bosque les uns aux autres.

Précisions sur les Dolor
Longtemps, les Dolor ont formé un clan exclusivement masculin, jusqu'à ce que le chef du clan soit évincé par une dame des Bosque. Depuis, ils vivent une instabilité politique interne qui inquiète les autres clans. Cette misogynie n'a pas sa place, mais chaque clan a la liberté de faire ses propres règles après tout. Les libellules jaunes ne sont depuis non plus porteuses de bonnes nouvelles et de travail bien fait, mais de discorde.

Chassés depuis toujours par les Grandes Personnes, les gallivespiens ne tiennent que peu en estime les humains dits « normaux ». Ils les évitent et se cachent d'eux, sachant qu'une seule apparition publique pourrait causer leur mort. Seuls les rebelles trouvent grâce à leurs yeux, puisque ceux-ci sont des savants et autres scientifiques qui ont accepté de leur écouter. Ils sont désormais alliés et peuvent donner de précieuses informations à leurs compatriotes, sans toutefois perdre leurs scrupules face à eux. Des centaines d'années de haine ne peuvent s'effacer facilement et les clans alliés sont donc rares. Le clan des Alma est en vérité le seul allié réel avec eux, les autres gallivespiens étant des indépendants souvent désapprouvés par leurs confrères.